GUIDE DE HAUTE MONTAGNE

mardi 23 juillet 2013

Arête ouest du petit Ruhle

J'ai connu Jonathan lors d'encadrement dans des stages de formation de la FFME. Après plusieurs cessions, il commence a être autonome dans des courses de niveau AD. Cependant, il n'est pas encore très sûr de lui quand il s'agit d’amener sa douce...

Il nous faut donc une course variée et complète, permettant de valider l'ensemble des techniques de progression et de protection qu'il a appris. Nous nous orientons donc vers cette belle classique des Pyrénées ariegeoise qui sera aussi un excellent retour à l'alpinisme pour sa femme Aurélie.

Notre objectif entre ombre et soleil
Le but de cette journée est donc que ce soit Jonathan et non moi qui mène la course.
Je ne serais donc là qu'en observateur, vérifiant la pose des points, les longueurs d'encordement utilisées et conseillant un peu dans certains passages délicats !


L'arête ouest du Ruhle malgré son nom, n'est pas vraiment l'archétype de la course d'arête...
La variété des passages impose de balayer l'ensemble des techniques employées en alpinisme et c'est un condensé des différents terrains que l'on peut rencontrer dans la discipline.

Assurage court aux anneaux dans les passages faciles



Aurélie pour qui c'est un "come back" a la montagne après quelques années de maternité se remet petit à petit en confiance...



Bon, ben finalement, elle est carrément à l'aise et profite pleinement des beaux passages d'escalade du premier bastion.


La pose de protection est l'affaire de Jonathan. Il goûte au savant mélange qui n'est pas toujours facile à doser entre efficacité et sécurité...

Pas toujours facile de trouver le bon coinceur...

Le contrat est rempli... Jonathan nous a mené la course de main de maître et Aurélie a pu retrouver de bonnes sensations et le plaisir d'être en montagne. Ils vont pouvoir partager d'autres belles journées ensemble jusqu'à la prochaine étape où je l'espère, ils auront de nouveau besoin de moi !

 


dimanche 14 juillet 2013

Saint Guilhem le désert

Avec l'arrivée de cette chaleur subite, l'escalade devient pénible et laborieuse,  il est temps de se replier vers les secteurs "anti canicule" ou de faire autre chose...

Thibault restant motivé par la grimpe, on pense aller faire des grandes voies en face nord à St guilhem le désert dans l'hérault. Le secteur est vraiment magnifique et puis comme je lui affirme : "Là bas, il y a toujours de l'air"... Sauf cette fois !

Incroyable, en 2 jours, il n'y aura pas un souffle...

Nous subirons les 30 degrés et le bruit des cigales évocateur de vacances pour beaucoup, sera synonyme pour nous de combat d’anthologie dans des longueurs théoriquement loin d'être extrêmes...

Après un départ pas franchement matinal et 2 h 30 d'autoroute, nous nous posons sur le parking payant de ce superbe village médiéval pour un bon repas.
La chaleur est écrasante et l'envie est plus à la sieste qu'à l'escalade, mais bon, quitte à être venu jusque là, on se motive pour le secteur du pilier et la voie "Allergène" 180 m, soutenue dans le sixième degré.

Le cirque "du bout du monde"
 
Le secteur du pilier avec ces premières longueurs déversantes


 J'attaque la première longueur sur le rocher à strate un peu pourri, typique du secteur. Comme souvent à St Guilhem les cotations sont serrées et l'équipement aéré... Quelques friends moyens peuvent aider à se détendre...


Thibault a l'air dubitatif...

Départ de L3
La face sud somptueuse

Thibault à l'assaut de la dernière longueur
Finalement, une bien belle voie. Nous n'avons pas vraiment compris les différences de cotations entre les différentes longueurs. Elles nous ont toutes parues équivalentes autour de 6c...

Le lendemain, on décide de se lever tôt histoire de profiter de la relative fraicheur du matin.


On se dirige vers le célèbre secteur "Carnina" déversant de bas en haut qui me rappelle quelques bons souvenir de BASE jump !
Notre objectif, " les découpeurs du ciel" 7b+ 180 m est pour moi un des must de la vallée.


J'attaque par la première incroyable longueur entre colonnettes et cades centenaires.


La aussi, l'équipement est un peu folklorique et pas toujours bien pensé... Vaut mieux avoir de la marge pour ce pseudo 6b...


Thibault poursuit par une courte longueur en 6b+ qui secoue dès le départ du relais.


La troisième longueur en 6c (pour nous, la longueur la plus dure de la voie...) m'arrachera de nombreux cris, pieds à plats dans une traversée " a méthode", je finirais tremblant et explosé au relais !

Thibault prend un repos et tante de déchiffrer la trav' de fin de L3
 la longueur clé en  7b+ se passe finalement assez bien (si on fait abstraction du départ pas extrême, mais bien engagé...) jusqu'au jeté final de fin de longueur qui nous verra échouer pour un enchainement intégral tout à vue...

Départ de L4, mais il est où le prochain spit ?
On a pas du tout compris l'histoire du petit coinceur dont parle le topo pour aider à passer en A0 d'ailleurs...

Thibault tout en haut sous le pas dur...
 Ne pas compter dessus car on a rien vu et pas de A0 possible, il faut grimper entre les points (mais ça fait bien).

Une magnifique dernière longueur dans un rocher gris très sculpté me permettra d'atteindre le plateau sommital avant la canicule de l'après midi.

Pour finir la journée, Thibault toujours aussi motivé veut se finir au secteur de couenne mal nommé ce jour là de "la baume vantée" et se bat dans les longueurs sous une chaleur accablante...


Pour ma part, c'est bel est bien finit, trop de souffrance à essayer de tenir des bacs en ayant l'impression que ce sont des rougnes  immondes !


 C'est bel et bien l'été, la fin de la saison de grimpe et une bonne envie d'aller prendre le frais en montagne ou de me plonger dans l'eau vivifiante d'un canyon !