GUIDE DE HAUTE MONTAGNE

mercredi 17 septembre 2014

Arête Salenques-Tempêtes à l'Aneto

Après plusieurs reports cet été pour cause de météo défavorable, on a enfin réussi avec Serge à réaliser notre projet ! Il désirait gravir le plus haut sommet des Pyrénées par une voie originale. La majestueuse et longue arête Salenques-Tempêtes colle à merveille à nos aspirations !



Arrivé au parking vers midi, on attaque à 14h. La marche d'approche qui remonte tout le vallon de Barrancs est physique mais très belle. On arrive au col des tempêtes vers 17h, on a pas trainé mais c'est là que tout commence...

Vue du lac de Barrancs depuis le col des tempêtes
La première partie de l'itinéraire se déroule sur une arête large et peu inclinée ou on pose tout juste les mains.


Arrivé aux premières difficultés on sort la corde.




Ca déroule bien, pour l'instant on fait tout à corde tendue jusqu'au pied du premier gendarme.


Il y a un bon emplacement de bivouac à son pied mais on décide de continuer un peu. La première longueur qui permet de gravir le gendarme est vraiment superbe sur un rocher orange bien fissuré.

La longueur de la photo des "100 plus belles"
La suite reste soutenue avec la longueur la plus dure de la voie, un bon IV pourvu de quelques pitons salvateurs.


On est au pied du pic Margalide et la nuit tombe. Juste quelques mètres en contrebas, il y a une bonne plateforme à l'abri du vent. Le timing est parfait, il est 21h quand on se pose sur cette vire suspendue aménagée.


On est plutôt bien installé, le réchaud ronronne, c'est l'orgie de nouilles chinoises et de semoule... Un petit pisse mémère et au lit, tête bêche, mais bien à plat ! Le vent va souffler toute la nuit mais heureusement on est à l'abri. Comme d'hab dans un bivouac en montagne, même si l'endroit est confortable, c'est quand même pas la meilleure nuit de ma vie...

depuis le bivouac, vu sur la suite de notre itinéraire jusqu'à l'Aneto
Le pic Russel
On se réveille avec un magnifique levé de soleil, il fait grand beau, place au petit déjeuner avant de se remettre en route.

Notre bivouac
On décolle un peu après 8h, on passe le pic Margalide et cap sur le pic des Tempêtes !

Départ du bivouac

C'est une escalade agréable et déroulante sur de bons gros blocs de granite !



Déjà avant le pic margalide, il y a 2 endroits avec des  goujons de 12 ! A part l'organisation de secours, je ne vois pas qui aurait pu mettre cette horreur ! Si quelqu'un a le courage de prendre une clef...

Hallucinant et vraiment blasant de trouver ces merdes à cet endroit !!!
Au sommet du pic des Tempêtes avec notre objectif final en arrière plan
On arrive à la brèche des tempêtes. Je ne comprends pas pourquoi sur certains topos, ils parlent de rappels... On a pris une rampe à main gauche (côté sud) qui se descend très facilement en posant à peine les mains. En 5 min, la brèche et franchie et on remonte en face. La qualité du rocher  redevient excellente avec de beaux passages de grimpe dans le III.


Le passage de "la boite aux lettres"

La fin avec le passage par l'épaule de l'Aneto est vraiment plus facile et on gagne rapidement le sommet qu'on atteint un peu avant midi.


Summit !
Il n'y a même pas foule au sommet et on profite de ce magnifique moment. On a fait le plus dur, il nous reste plus que le plus pénible : la descente !

mercredi 10 septembre 2014

Sixième rassemblement jeunes alpinistes à l'ossau

Une fois n'est pas coutume en ce dernier we d'août on se retrouve au refuge de Pombie avec les jeunes (et moins jeunes...) pour le plaisir de partager notre passion de l'alpinisme sur les belles murailles de L'ossau.

Pour ma part, je délaisse mes jeunes "officiels" qui "volent (enfin pas trop j'espère...) de leurs propres ailes".
Je m'encorde donc avec 2 nouvelles-futurs recrues, Dani et Théo. Aidé de Didier qui mènera une cordée, on se lance dans une "pas classique" à droite de l'éperon est : Comida para Gatos, Comida para punos.

Après avoir remonté la vire d'accès, la voie attaque quelques mètres à droite de l'éperon est.

Vue sur la main et le doigt de Pombie
 Le départ est assez bloc (mais heureusement protégé par un piton avec cordelette) ensuite, je vais au plus facile (peut être légèrement à gauche de la ligne d'ouverture). Du coup, ça se protège pas trop mal, mais quel tirage !

Théo est dans le match !
Didier et Théo à R1
 L2 est vraiment chouette avec un beau dièdre technique au départ puis un section bizarre bien "typée Ossau". La troisième longueur est par contre sans intérêt et permet de rejoindre l'éperon est dont on partage une longueur commune.
On arrive au pied de la dernière longueur de l'éperon est (la plus belle et la plus dure...) où on rejoint une autre cordée. Pour notre part, c'est le dièdre parfaitement fissuré à droite.
Un grimpeur dans la longueur clef de l'éperon est. Le beau dièdre à droite, c'est pour nous !
Cette longueur est vraiment esthétique bien qu'un peu sale... Officiellement cotée V sup, un petit 6a ne me choquerait pas...


Arrivé en haut de la fissure, il faut normalement faire relais mais il me reste de la corde et je poursuis par une impressionnante mais facile traversée à gauche qui me conduit au dernier relais de l'éperon est.



De là, il est possible de redescendre en rappel dans l'éperon. L'éthique étant, nous choisissons de continuer dans la seconde partie de la voie. Une longueur facile amène à l'épaule. Je ne reconnais pas vraiment la suite et me laisse entrainer sur la gauche vers la sortie classique de l'éperon est. Des trainées jaunes caractéristiques mentionnées dans le topo attirent mon attention. Je retraverse à droite et arrive au pied de la longueur clef. Celle-ci s'avérera être magnifique et précieuse...45 m dans la même fissure ! Le départ pas trop dur se déroule dans du large (ancien camalot 4 utile) puis on arrive au pied de quelques mètre déversants. Passé ce crux, ça reste soutenu et dément. Je fais relais au bout de 45 m (voir petites modifs sur le topo), c'est la fin des difficultés.

Théo et Didier dans une des plus belles longueurs de l'Ossau
El topo
On débouche au "second sommet" au dessus de l'aiguillette Jolly. Un rappel de 30 m et on est sur les vires. Théo et Daniel on assuré comme des bêtes, mais la fatigue se fait sentir et il faut rester concentré pour descendre par la voie des vires. On arrivera au refuge à la nuit pour s’attabler devant un super repas et profiter d'une belle soirée conviviale.

Le lendemain, les troupes ont du plomb dans l'aile... Le réveil est difficile et Théo déclare forfait. Dani a bien envie de faire un truc pas trop dur ou cette fois ci, il pourrait grimper en tête.

On s'oriente donc vers l'éperon de la vierge à la pointe Emmanuel. Bien que je partais avec un à priori, c'est finalement une belle petite voie.

Dani dans la cheminée d'attaque
Alex de la cordée devant nous dans L2
L3 bien raide
Départ de la dalle clef en V bien tapé
Une belle vue sur le grand pic et son pilier sud
Dani est à son aise
Dani et Alex au sommet au dessus d'une superbe mer de nuage

Encore un super WE à Pombie !