GUIDE DE HAUTE MONTAGNE

vendredi 18 juillet 2014

Eperon nord ouest de la pointe de Chausenque

Depuis que je connais Jean François, on a fait pas mal de choses en montagne et le bougre a bien progressé... Il est temps pour nous de nous lancer dans des courses d'envergures plus sérieuses !

On profite donc d'un miraculeux créneau de temps stable pour se rendre dans le massif du Vignemale.
C'est un lieu que j'affectionne particulièrement, chargé pour moi de souvenirs, et qui m’émerveille toujours autant par sa beauté.


Il fait bien chaud, la marche d'approche pour le refuge nous coûte un peu, mais la vue sur cette montagne reste une belle récompense.


Après un copieux repas, on assiste à une conférence donnée par la Ligue de Protection des Oiseaux sur le gypaète barbu.

 
En plus de m'apprendre pas mal de choses sur ce magnifique rapace, cela m'a permis d'évoquer la problématique des restrictions parfois abusives de notre espace de jeu dans le but de sauvegarder cet animal à la reproduction difficile... Bien sûr, on n'a pas solutionné ce problème dans la soirée, mais j'ai pu me rendre compte que le dialogue était possible et que dans certains massifs, il y avait une concertation avec les acteurs de la pleine nature...

Le tracé approximatif de notre voie
Après une nuit courte et médiocre mais un bon petit déjeuner, on attaque la marche d'approche à 5h. La remontée du glacier se fait sans encombre mais il fait déjà très chaud et ça me stresse un peu pour la première partie potentiellement exposée aux chutes de pierres.

Ça fait pas rire...
On attaque dans un dièdre à gauche de la rimaye, puis on longe le couloir de gaube sur une centaine de mètres.

Jeff à R1 juste au dessus de la rimaye

Après 3 longueurs, je rejoins le fameux "gendarme vert" qui indique le départ de la voie à proprement parler.
On gravit le filon d'ophite juste au dessus avant de traverser à gauche pour relayer au pied d'une dalle sur 2 pitons.

Le filon d'ophite
Avant de traverser
Le passage de la dalle grimpe un peu, puis une traversée à gauche me dévoile un petit dièdre caché.

La dalle et la trav à gauche
La suite est moins raide et normalement plus facile mais c'est quand même un terrain "made in Vignemale" ou il n'est pas facile de se protéger.


En face les copains avancent vite dans la classique et ils ne sont pas seuls !


Jeff sur fond de Piton carré
 Je ne reconnais pas vraiment certains détails évoqués dans le topo, mais en prenant au plus évident, je trouve de temps en temps un piton qui m'indique que nous sommes sur la bonne voie...


Une lunule salvatrice et improbable dans ce rocher...

Deux cordées d'espagnol sous l'arête intermédiaire de la classique

Naturellement, la ligne me ramène sur le fil de l'éperon et je retrouve la description du topo.

Sur le fil de l'éperon
Le contournement du bloc à gauche puis le mur "paré de cristaux"
 Une dernière cheminée nous livre l'accès aux schistes sommitaux.


Arrivée au sommet d'un pas décidé

 On savoure pleinement notre ascension au sommet, fier d'avoir réalisé cette belle course sauvage et engagée. La vue est splendide sur Gavarnie.


On prend pied sur le glacier pile à la sortie du couloir en Y
On se laisse glisser par des conditions de neige parfaite sur le glacier d'Ossoue. La remontée de Baycellance à la Hourquette d'Ossoue finira de nous achever.


Bien sûr, arrivés au refuge des Oulettes, on sait que l'on peut compter sur Boris, Pauline et leur équipe pour nous servir un bon repas agrémenté d'un verre de rouge...
Et puis demain, c'est grasse mat' !!!