Le couloir d'accès |
Le bastion du bas, sec mais enneigé... |
C'est pas très dur mais je sens que le poids du sac va devenir un problème pour peu que ça soit un peu plus grimpant...
On arrive au pied du dièdre emblématique de la voie et la météo c'est carrément dégradée... La largeur de la fissure au fond de ce dièdre parfait va poser problème en dry car elle est trop large pour que les lames se vérouillent ( entre Camalot 0.5 et 1...).
J'attaque en dulfer, pied à plat. C'est extrêmement physique et dès que je relâche un peu la tension, c'est la reculade... Je suis obligé d'enfoncer la tête des piolets pour que ça coince.
Le problème, c'est que pour pouvoir mettre un friend, je dois me ré axer avec la fissure (problème connu en dulfer...) et en crampons, pas question de se mettre en écart... Une zippette imprévisible m'éjecte vers le bas et c'est la flopée de jurons habituels !
Je finis par atteindre le relais bien gazé et Nico repart dans la longueur suivante vraiment pas facile et qui là aussi ne se prête pas vraiment au dry...
Il nous reste 3 longueurs (et pas les plus courtes...), la journée est déjà bien avancé, le temps ne s'arrange pas, Nico n'est pas motivé par une arrivé tardive et à l'arrache au bivouac, on est pas bon sur la stratégie sans hissage... Bref, c'est la mort dans l'âme qu'on tire les rappels tant que c'est encore faisable...
On rejoint les Grands Montets, blasé, mais maintenant mieux renseigné sur les stratégies à mettre en place dans cette voie complexe... La prochaine tentative se fera plus tard en saison avec le bas bien sec à parcourir en chausson et du hissage pour profiter de ces belles longueurs quitte à le porter dans les pentes de neiges de la deuxième partie !
Ca commence mal, on vient de loin pour réaliser des rêves et prendre un but ici, c'est pas comme à la maison... Heureusement, après un arrêt chez notre pote Bastiou pyrénéen exilé, on se remotive pour profiter du beau temps et on opte pour le best seller de l’hiver : le couloir nord des Drus version directe.
Après une
nuit courte aux grands Montets on profite de la bonne trace reconnue il y a
quelques jours et on se retrouve à la rimaye alors qu’il fait toujours nuit.
Déjà deux cordées sont au dessus et une autre nous talonne… Welcome to
Chamonix !
Les 300
premiers mètres sont vite avalés en corde tendue et nous voilà au pied des
difficultés, bloqué derrière nos prédécesseurs.
La ligne est intimidante.... |
Nico attaque
par une première longueur qui comporte une section que même en second, je
trouve aléatoire et difficile à protéger.
Nico attaque L1 |
J’enchaîne par un joli plaquage plus
classique qui nous mène au pied de la grande cheminée.
L2 de la directe moins dure mais superbe... |
La raideur est vraiment
impressionnante. Nico avale vite la longueur suivante pourtant vraiment pas
facile et c’est à mon tour de partir dans la longueur clef avec sa sortie
déversante !
Je suis
assez tendu et impressionné… Je grimpe lentement et prends le temps de me
protéger correctement. A la fin de la cheminée, je me rétablis sur la fameuse
coulée de glace dans une ambiance hallucinante ! Les quelques mètres qui
me séparent du relais sont ultra raide et la glace a pas mal souffert des
nombreux passages…
Une dernière
longueur exposé, plus en neige qu’en glace, nous donne accès au couloir
terminal.
Dernière longueur du direct plutôt expo... |
On repart à corde tendue pour retrouver le soleil à la brèche.
C’est
ma troisième ascension sur cette montagne mais je n’ai jamais réellement foulé
le sommet. Cette fois ci, pas question que la vierge m’échappe !
On replonge
dans l’ombre pour une série de rappels dans le couloir. La fréquentation de ces
derniers temps et les lunules en place nous permet de rejoindre la rimaye en
moins de 2 h.
Dernier rappel pour passer la rimaye |
On profite
des derniers rayons du soleil et reprenons quelques forces avant d’attaquer la
pénible remontée aux Grands Montets.
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