Le nom poétique de la voie (les larmes sur le rocher) avait su amadouer ma sensibilité légendaire en évoquant un magnifique rocher sculpté comme on peut en trouver à la pena.
Enfin, la lecture des difficultés ( 6 longueurs sur 9 dans le septième degré, 7a+ obligatoire pour 7b+ maximum...) ainsi que l'identité de ses ouvreurs ( Albert Salvado et Unaï Mendia entre autres...) nous donnait à penser que le combat allait être rude !
Après 1h30 d'approche un peu chiante, on arrive au levé du jour au pied de notre objectif. Le début de la voie en 6b permet de se chauffer et de se mettre dans l'ambiance... Il va falloir bien ouvrir l’œil pour se protéger !
Bruno au départ de L2 |
Du beau rocher |
La quatrième longueur en 6c nous a paru plus facile et ressemble pas mal au style d'escalade qu'on rencontre à Ordesa.
On débouche après ces 4 premières longueurs finalement assez "classiques" sur la grosse vire qui permet de descendre. C'est l'heure de manger un morceau, d'opter pour une paire de chaussons plus précis et d'admirer la beauté du rocher qui nous domine !
Départ dans la 5ème longueur 7b/7b+... Les vrais difficultés commencent |
Bruno dans le haut de la cinquième longueur |
Bruno fait péter la technique des eighties ! |
Début de la 7ème longueur. Jusque là, tout va bien... |
Heureusement, la qualité et la beauté du rocher sont exceptionnelles et je n'ai pas peur de partir avec quelque chose dans les mains, c'est déjà ça...
Je finis par dégoter le piton caché tant espéré au fond d'une bonne prise. Impossible de le voir tant qu'on a pas la main dessus !
La pression descend d'un cran et quelques mètres plus faciles me permettent d'atteindre un goujons. Je suis sauvé, je ne vais pas me fracasser mais par contre, il va falloir s'énerver dans la suite ! Une traversée malcommode quasi descendante m'arrache quelques cris, je clippe le dernier goujons et là, il faut tout donner pour arriver au relais. Putain, c'est dur le 7a+ ! Mais cette magnifique longueur est dans la poche.
Bruno attaque la traversée descendante |
La longueur suivante est officiellement la plus dure. Ce 7b+ a une allure verdonnesque et c'est bien ce qui nous fait peur ! Je repars en tête sur ce rocher gris magnifique mais la fatigue ce fait sentir. J'explose mentalement et à la recherche désespérée d'un pied, je finis par le poser sur un goujon ... Je gueule tout ce que j'ai contre mon mental de poulpe et m'en veux de ne pas m'être plus battu... Après ça, la motivation n'y est plus et je me contente d'atteindre le relais. J’encourage quand même Bruno à essayer d'enchaîner. C'est vraiment une longueur d'une beauté exceptionnelle et une fois de plus il me fera rêver en tordant la longueur en bonne et due forme !
Il repart dans la dernière longueur en 7a+ qui propose un pas d'adhérence bien retord mais heureusement bien protégé ...
The last pitch |
Mine de rien, à essayer de grimper en bon style, on est encore plus lent que d'habitude ( c'est dire...) et la journée touche à sa fin. Quatre rappels bien gazeux et un peu stressant nous déposent sur la vire de R4 à la nuit. Nous empruntons cette large vire qui contre toute attende nous ramène au pied de la voie sans même sortir la corde, incroyable...
Comme de bons mécréants, on passe la nuit sous le porche de la petite chapelle avec vue sur la paroi de pimpinus !
Toute cette spiritualité me donne le gout des étirements.... |
Un 7b+ d’anthologie |
Et hop, sans les mains ! |
La falaise mi conglo, mi colos ! |
hi Romain,
RépondreSupprimercelebro que te gustase!!!
aquí, afortunadamente, Unai accedió a domesticar un poco algún largo
ala nos vemos